Vous avez vu passer le camion d’épandage, mais pas dans votre rue? Votre sortie de garage est glissante et votre trottoir est dangereux? Du coup, vous voulez manifester votre mécontentement. Peut-être l’avez vous d’ailleurs déjà formulé en rue, aux ouvriers, ou sur les réseaux sociaux, auprès de mandataires politiques.
Votre réaction est compréhensible. Mais, s’il on cherchait, ensemble, à comprendre pourquoi, en allant à la rencontre de celles et ceux qui travaillent dans des conditions souvent compliquées à ce qu’on appelle dans le jargon « la garde sel » du service infrastructure. Suivez- nous…
En poussant la porte du service infrastructure de la Ville de La Louvière, on rencontre Laura, 38 ans. Elle est brigadière en chef, tout comme Grégory, avec qui ils organisent les gardes.
Une garde, c’est de 16h à 7h30, 13 ouvrier(e)s, qui, avec leurs 4 camions épandeurs arpentent les rues glissantes de l’entité. Avec comme mot d’ordre, dégager d’abord les axes prioritaires, ceux empruntés par les ambulances, les bus, ceux en entrée et sortie de ville, les routes de circulation majeures en somme. Soit, 80 km de voiries. Ensuite, viennent les routes secondaires, et les petits chemins. L’équipe est renforcée par d’autres ouvriers issus de différents services en cas de besoin.
En première ligne, quand les habitants dorment encore, les camions sont mobilisés pour un premier passage. L’épandage, mêlé au trafic automobile, permet un bon résultat. Sur les voiries où le passage est moindre, mauvaise nouvelle: l’effet est différent et le gel sur la neige tassée transforme le tout en patinoire, nous dit-on sur un site de la rtbf qui relai les explications du moniteur automobile.
Mais si le camion n’est pas passé dans votre rue, c’est peut-être aussi qu’elle est difficilement accessible. « Parfois, le camion ne passe pas, ou on se met réellement en danger à cause d’une pente trop glissante. Il faut avoir en tête que les ouvriers sont en première ligne. Alors, il nous arrive de faire le choix de ne pas y aller avec l’épandeuse et c’est à la main que l’on va mettre le sel, à coups de pelles. C’est très physique, mais on a conscience que c’est un service pour le citoyen« , nous explique la brigadière en chef. Des bacs de sel sont également mis à disposition des citoyens dans certains tronçons.
A l’heure d’écrire ses lignes, la neige a disparu pour laisser place à la pluie. Les problèmes de voiries transformées en patinoire ne sont plus d’actualité. Mais les équipes du service infrastructure sont toujours sur le qui-vive, prêtes à intervenir. « Pour la seule journée du 23 janvier 2019, nous avons utilisé 66.900 kg de sel », évoque Laura. « Nous avons travaillé de façon intense, avec à l’esprit cette nécessité d’affronter les mauvaises conditions pour que les autres puissent circuler en sécurité ».
Pourtant, sur le terrain, remarques désobligeantes et insultes sont fréquentes. Virtuellement aussi, les commentaires acerbes font des dégâts. Au point que certains travailleurs du service ont arrêté de lire les réactions sur les réseaux sociaux.
Une attitude dans le chef de certains usagers de la route que l’on explique à cause du stress que cette météo hivernale génère peut-être? Par individualisme, sans doute. Par méconnaissance des procédures de déneigement? Toujours est-il qu’à l’avenir, quand le gel et la neige referont surface, espérons que patience, compréhension et solidarité soient les maîtres-mots.
En attendant, bravo au service infrastructure, à l’échevin des travaux, Antonio Gava, et aux citoyens responsables également.
Commentaires récents